Le Festival International du Cirque de Massy est reconnu comme une des premières manifestations mondiales dédiées à l’art du cirque (avec notamment le Festival International du Cirque de Monte Carlo). Il a été créé en 1993 par Michel Bruneau, un photographe professionnel qui avait conservé intact une passion de son enfance. A l’origine de son projet, une rencontre décisive avec Jean Richard, par l’intermédiaire de Louis Rixford et Robert Vasseur respectivement attaché de presse et Directeur du Cirque PINDER ORTF. Aujourd’hui retraité de sa vie professionnelle, il se consacre à plein temps à l’organisation du festival, avec le concours de nombreux bénévoles.
Une ville bien desservie
Comme chaque année, le festival avait planté son chapiteau et ses 3 000 places, au bord de la nationale 188, les automobilistes étant invités à faire le détour. Le contexte actuel n’a manifestement pas été défavorable : le festival a battu son record de fréquentation avec 18 000 spectateurs, qui ont assisté aux quelques 22 numéros programmés par Francesco Bouglione et Alexandre Hourdequin.
D’après les évaluations disponibles, les visiteurs seraient majoritairement des Massicois. Mais le festival parvient à attirer de plus en plus de passionnés des quatre coins de la France et de l’étranger. Il est vrai que le visiteur a l’embarras du choix, qu’il vienne d’Ile-de-France, de la « province » ou de l’étranger. La ville de Massy est desservie par le RER B et/ou C (stations « Les Baconnets » ou « Massy Palaiseau »), la gare de Massy TGV en liaison directe avec plusieurs grandes villes (Lille, Strasbourg, Rennes, Nantes, Bordeaux, Reims, Rouen) et les réseaux ferroviaires luxembourgeois, allemand et suisse, sans oublier l’autoroute A6-A10.
Quels sont les effets induits pour le territoire après 20 ans d’existence ? Difficile à dire en l’absence d’étude systématique auprès des acteurs économiques, à commencer par les professionnels du secteur hôtellerie et restauration. A ce jour, la manifestation n’a pas entraîné de développement « endogène », avec, par exemple, la création d’une école du cirque. Cependant, elle contribue à l’animation de la ville. Last but not least, elle fait vivre des artistes. Pour 80% de ceux qui se produisent au Festival, celui-ci est la principale source de revenus.
Pourquoi un festival du cirque à Massy ?
Comment une telle manifestation a-t-elle pu « prendre » dans cette commune qui ne s’est pas fait particulièrement connaître par une tradition circassienne ? Pour Pierre Ollier, maire-adjoint en charge de la culture, l’explication est peut-être à chercher dans le terreau associatif qui a fait la ville depuis la construction des grands ensembles. « Le festival n’aurait pas pu vivre autant d’années sans l’énergie d’un passionné et du soutien d’un élu, le maire, et cet environnement associatif favorable à la mobilisation de bénévoles.» De fait, le festival repose sur une structure associative.
Aujourd’hui, se pose néanmoins, comme pour toute aventure de ce genre, la question de sa professionnalisation. A cette fin, le festival a reçu le renfort de Francesco Bouglione. Dans l’esprit de Pierre Ollier, la pérennité de l’événement pourrait aussi passer par un effort de mutualisation avec d’autres entités culturelles que compte la ville, comme l’Opéra, par exemple (voir l’entretien qu’il nous a accordé).
Source: http://www.media-paris-saclay.fr