Dès sa création, le Festival International du Cirque de Massy se présentait comme une compétition privilégiant les présentateurs de numéros animaliers. Ce n’est qu’à partir de 2001 que les artistes « humains » eurent droit à des Pistes de Cristal pour faire pendant aux Chapiteaux de Cristal attribués jusqu’alors aux dresseurs.
Michel Bruneau et son équipe ont réalisé un immense travail de sensibilisation aux réalités de la condition des animaux au cirque et à la manière dont ils sont éduqués. Leur action s’est développée la fois vers le grand public et vers les personnalités venues de la politique et du show-business.
En parcourant les allées du Square Georges Brassens, les spectateurs ont pu se rendre compte du travail que représente au quotidien l’entretien des animaux. Ils ont pu aussi constater que le cirque est un endroit ouvert contrairement à beaucoup d’autres lieux de séjours d’animaux domestiques ou sauvages.
En invitant chaque année des vedettes de la chanson, du cinéma ou de la télévision, les organisateurs ont su créer un trait d’union entre leurs hôtes et les gens de cirque, permettant aux uns de découvrir en grandeur réelle l’existence des autres.
Avec les élus, Michel et son équipe ont ouvert la discussion, expliquant les particularités, décrivant les problèmes à résoudre afin d’éclairer les dossiers administratifs et les orientations légales.
Francesco Bouglione, qui dirige désormais le Festival, s’inscrit dans la même démarche. En 2010, il faisait revivre au Cirque d’Hiver le Gala de l’Union des Artistes. A cette occasion, il a demandé à des artistes de la scène ou de l’écran de prendre la place de dresseurs auprès des animaux. Pour beaucoup d’entre eux cette expérience a été une révélation de ce qu’est réellement la relation entre l’homme et l’animal.
Même s’il est difficile d’appeler à la tolérance certains opposants à la présence des bêtes sauvages, ou même domestiques, au cirque, le Festival de Massy poursuit sa démarche d’ouverture et d’explication. Le savoir accumulé depuis des millénaires pour communiquer soit verbalement soir par le geste avec les animaux appartient à la culture universelle. Les soins, l’entretien, la reproduction des spécimens vivants au cirque s’inscrivent dans cette étrange relation que décrit si bien Antoine de Saint Exupèry quand le Petit Prince demande au renard ce que signifie « apprivoiser » et que celui-ci répond : « C’est une chose trop oubliée, ça signifie créer des liens… »
Christian Hamel
Président du Club du Cirque Français